Consultez l'Écho du hérisson (D'r Egel Echo), le bulletin annuel de la commune de Guevenatten, pour revivre le quotidien et les temps forts de notre village au fil des mois :
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Guevenatten est cité pour la première fois à la fin du XIV ème siècle, mais son origine est probablement plus ancienne. Village de la seigneurie de Thann, Guevenatten est rattaché à la prévôté de Traubach et au Comte de Ferrette jusqu'au traité de Wesphalie en 1648 qui donne l’Alsace à la France.
Le monastère de Feldbach possédait à Guevenatten une cour colongère qui lui payait, entre autre, des poules et de l'avoine. Guevenatten n’est mentionné que tardivement sur les papiers du couvent de Felbach. En 1420, Guevenatten se trouve sur les rôles du couvent Saint-Morand. Le village fut longtemps inféodé à la famille de Reinach. Au 18ème siècle, il en est question dans les archives du couvent de l’Oelenberg (Reiningue), sous une forme très proche de la primitive « Gebenat ».
Plus tard, Guevenatten est souvent cité dans les archives de la seigneurie de Thann. Le village faisait alors partie de la mairie et de la paroisse de Traubach, qui dépendait de Thann
Entre Guevenatten et Hecken se trouvait le village disparu de Linden. Son nom apparaît en 1581 dans un urbaire de Thann avec les villages de Falkwiller, Hecken et Sternenberg. Linden a été déserté pour des raisons inconnues : Schoepflin dit que les habitants qui sont allés s'installer à Hecken démolirent eux-mêmes leurs maisons…
Sur le plan du ban de Guevenatten datant de 1762 (ci-dessous), on trouve sous le n°23 la mention "Enclos du Moulin" (archives départementales du Haut-Rhin)
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En 1837 fut établi le plan cadastral de la commune sur une seule section. On y voit une cinquantaine de maisons. En 1865, le dictionnaire topographique de Baquol y signale l’existence d’un moulin à blé.
Au début des années 2000, la Société d'Histoire du Sundgau a publié une série d'ouvrages sur les moulins du Sundgau. Dans un de ces volumes, elle consacre un chapitre aux moulins bâtis le long du Traubach ; un article très complet est dédié au moulin de Guevenatten.
Le 6 octobre 1832 un terrible incendie ravage le village. Le feu prend dans la maison de Jacques Maillard située au milieu du village. En quelques heures une vingtaine de maisons avec granges et étables deviennent la proie des flammes. Cent onze personnes perdirent non seulement leurs habitations, mais en raison de la rapidité et de la fureur de l'incendie elles furent privées de leurs provisions et de leurs vêtements. "85 Etat de la répartition et distribution de trois cents francs faites par moi Antoine Georges Zimberlin (Zimberlin Antoine-Georges, de Ferrette, abbé : 84, 85, 86, 153, 154, 193, 224, 734, 959), curé de Traubach-le-Haut, aux incendiés de Guewenatten, le 25 janvier 1833. - 2 p. ms. Papier. Français".
Guevenatten fait partie de la paroisse de Traubach-le-Haut. C’est dans cette commune que se trouve l'église paroissiale dédiée à Saint Jean Baptiste et datant de 1785. Elle se dresse sur l'emplacement d’une église-mère du 15ème siècle.
Dégradée par le temps et se trouvant être trop exiguë face l'accroissement de la population, il est décidé d’agrandir cette église primitive. Pourtant, très vite, il est décidé de la démolir et de reconstruire un nouvel édifice au même emplacement, avec la même orientation. Un plan datant de 1780 permet de constater la superposition des deux bâtiments.
La nef est payée par la paroisse avec la répartition suivante: 1/9 pour Guevenatten, 2/9 pour Bréchaumont, 3/9 pour Traubach-le-Haut et 3/9 pour Traubach-le-Bas.
Le cœur, le clocher et la sacristie sont payés par les décimateurs avec la répartition suivante: le baron de Reinach seigneur de Heidwiller et son frère seigneur de Froeningue pour 4950 livres, le chapitre de Thann pour 3031 livres, le chapitre des Dames Nobles de Masevaux pour 1048 livres, le chapitre de Bâle pour 1010 livres, le prieuré Saint Morand pour 986 livres et enfin le couvent de Schoenensteinbach pour 540 livres.
Les travaux débutèrent en 1780, les pierres furent charriées par trois voituriers de Guevenatten. Le 17 juin 1782, Bréchaumont fait savoir qu'elle ne veut plus participer à la construction étant donné qu'elle a un terrain pour élever sa propre église. Le même jour, le bailli du département de Delle constate que Guevenatten ne peut payer sa quote part, ses forêts étant trop petites. Les travaux sont toutefois menés à leur terme et Bréchaumont ne quittera la paroisse qu'en 1843.
A Guevenatten même s’élève une chapelle dédiée à Sainte Apolline. La légende que voici serait à l’origine de sa construction : des dames nobles de l'abbaye de Masevaux revenant d'un voyage dans le Sundgau faillirent périr dans un accident, leurs chevaux s'étant emballés. Seule une intervention miraculeuse arrêta l'attelage au milieu du village de Gueveanatten… En remerciement d'avoir la vie sauve, les dames nobles de Masevaux firent construire une chapelle dédiée à Sainte Apollinaire et à Sainte Apolline dont le culte a été propagé à travers tout le sundgau par l'abbaye de Lucelle.
Après la mort accidentelle de son fils unique, le prince Mason abandonne tous ses biens temporels afin d'aider à la création d'un monastère. Ce monastère est très vite transformé en chapitre de dames nobles, sous l'invocation de Saint-Léger. La communauté, composée de 8 à 10 chanoinesses, présidée par une abbesse, avait la charge de veiller sur la dépouille du jeune comte.
Vierge et martyre, elle vécut au 3ème siècle après Jésus Christ, à Alexandrie. Modèle de vertu, elle subit avec d'autres chrétiens de nombreuses persécutions. On lui brisa les mâchoires et on la menaça d'être brûlée vive hors de la ville si elle n'abjurait pas sa foi. Elle demanda un temps de réflexion et en profita pour s'enfuir et se jeter elle-même dans le feu le 9 février 249, sous le règne de l'empereur Philippe. Ce "suicide" fut considéré comme un acte réalisé par une sainte impulsion de l'esprit divin (P. Gury, vie des Saints, Paris 1862) et Apolline fut canonisée.
La chapelle actuelle date quant à elle de 1892. La voici sur une carte postale portant la date de 1905.
Archéologie
En 1939, un certain M. Schwindenhammer a trouvé à Guevenatten un éclat de silex blanc laiteux muni d'un bulbe. On note également qu'une route romaine sous le nom de "Alte Weg" venant de Dannemarie et se dirigeant vers Masevaux traverse le ban du village.
Le 3 juin 1999, Monsieur Michel Thomann est autorisé à procéder à une opération de prospection sur le ban des communes de Bellemagny, Bréchaumont, Bretten, Dieffmatten, Guevenatten, Saint-Cosme, Sternenberg et Traubach-le-Haut par la Direction régionale des affaires culturelles (dépendant du Ministère de la culture et de la communication). Ces recherches se sont déroulées sous la surveillance du conservateur régional de l’archéologie afin d’assurer le bon déroulement scientifique de l’opération. La nature et la chronologie des découvertes inscrivent la prospection dans les programmes de détection des sites du mésolithique et du néolithique. Les découvertes se traduisent par des déchets de taille, ratés de taille, outils polis, outils taillés, grattoirs, haches, lames, meules, perçoirs, burins, etc...